Okoto et Sasuke (春琴抄 お琴と佐助, Shunkinsho: Okoto to Sasuke) film japonais de Yasujirô Shimazu sorti en 1935
Chez le professeur de musique, Ritaro, un riche dilettante accompagné de son acolyte Sadakichi, vient prendre des leçons uniquement pour approcher la belle Okoto. Sasuke de son côté écoute attentivement les enseignements du maître Kengyo. Il s'est acheté en secret un shamisen dont il apprend à jouer seul la nuit, enfermé dans un placard, tandis que les autres apprentis dorment. Mais il finit par être découvert. Intriguée, Okoto lui demande de jouer devant elle, puis accepte de le prendre comme élève. C'est un maître intransigeant qui mène la vie dure à Sasuke, au grand soulagement des autres serviteurs de la maison qui voient les colères de la jeune fille s'abattre sur quelqu'un d'autre qu'eux. Quelque temps plus tard, Okoto est envoyée à Arima. Elle est tombée enceinte et a pris la décision de faire adopter l'enfant dès sa naissance. Elle refuse de révéler qui est le père et lorsque sa mère suggère qu'il pourrait s'agir de Sasuke elle nie catégoriquement et affirme qu'un mariage avec un serviteur serait pour elle une honte. Après la naissance de l'enfant, elle prend la succession de son maître Kengyo qui lui a donné le nom de Shunkin et ouvre une école de musique à Osaka, avec toujours à ses côtés Sasuke, élève fidèle et serviteur dévoué. Ritaro qui tourne toujours autour d'Okoto invite cette dernière à jouer du koto lors d'une fête qu'il organise. Il s'arrange pour se retrouver seul avec elle mais Okoto blesse au visage son hôte trop entreprenant avec une coupe de saké. Il promet de se venger et quelque temps plus tard, un homme s'introduit de nuit dans la résidence d'Okoto et lui lance au visage de l'eau bouillante avant de s'enfuir. Défigurée, Okoto refuse que Sasuke la voit. Ce dernier décide de se crever les yeux pour rester auprès d'elle. Ce film est une des rares excursions de Yasujirô Shimazu dans un jidai-geki, un film d'époque, lui qui est plutôt réputé pour ses shomingeki. C'est à la fois un remarquable drame et avec son thème musical, une fascinante exploration d'un nouveau territoire qui s'ouvre pour le cinéma japonais avec l'avènement du cinéma parlant. L'actrice Kinuyo Tanaka offre une de ses plus grandes performances dans le rôle d'une musicienne aveugle. Il semble que la version proposée par Shimazu ait plu à Tanizaki et qu'il ait particulièrement apprécié le jeu de Kinuyo Tanaka. Ce film, inspiré de l'oeuvre d'un grand écrivain qui régnait sur la littérature japonaise de l'époque, tourné avec une actrice au firmament de sa gloire, fut, dès sa sortie, un grand succès commercial. | |||
Distribution
Fiche technique
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